Peur sur la ville

PARIS EST UN CHAMP DE BATAILLE
Paris est un champ de bataille. Nous l’avions oublié.
Les photos de Paris Match, celles de Patrick Chauvel – le « rapporteur de guerre » -, celles de Michael Wolf – auteur de Paris Street View – nous le rappellent, nous l’annoncent.
Ces photographes-témoins sont des voyants prophétiques. Écoutons ce qu’ils nous montrent.

PHOTOGRAPHIES HISTORIQUES, RÉELLES ET IMAGINAIRES
Du 20 janvier au 17 avril 2011

PATRICK CHAUVEL, RAPPORTEUR DE GUERRE
Patrick Chauvel se définit comme « rapporteur de guerre ». Selon les mots de James Nachtwey, les photographes enregistrent l’histoire et participent à en changer le cours. Ils mettent un visage sur des faits qui peuvent sembler lointains et abstraits, ils donnent une voix à ceux qui n’en ont pas. En témoignant des dommages causés par la guerre, ils nous aident à modifier notre comportement. Ils stimulent l’opinion publique pour qu’elle agisse sur les politiques.
Depuis la guerre du Vietnam, Patrick Chauvel a observé et photographié tous les théâtres d’opération, se donnant pour mission de montrer la guerre dans l’espoir de la combattre.
La France vit aujourd’hui l’une des plus longues périodes de paix de son histoire. La violence est devenue épisodique, marginale. Mais la paix n’est jamais acquise. Chauvel se souvient de Beyrouth comme d’une ville heureuse, prospère, insouciante, multiculturelle. Du jour au lendemain, le Liban a sombré dans une guerre civile qui a fait 150 000 morts. Il a passé plusieurs mois à Belfast. Il a séjourné à Sarajevo, une ville européenne donnée comme exemple de cohabitation réussie entre des communautés différentes puis martyrisées par une guerre fratricide.
« Guerre ici » est une alerte. En superposant une image de guerre réelle sur une photographie du Paris actuel, Patrick Chauvel pousse à l’extrême le message que tous les journalistes de guerre veulent transmettre. Il faut rester mobilisé pour sauvegarder la paix.

Valérie-Anne Giscard d’Estaing, directrice de la Galerie Photo12
À 60 ans, Patrick Chauvel est l’un des rares reporters à avoir couvert les conflits majeurs de ces quarante dernières années. Comme lui, ses images ont fait le tour du monde : la Thaïlande, le Pakistan, Israël, la Palestine, l’Irak, le Kosovo, la Tchétchénie, l’Afghanistan, la Yougoslavie, le Panama, le Salvador, le Liban, la Colombie, l’Angola, mais encore le Cambodge ou l’Irlande du Nord… L’oeil dans le viseur d’un appareil photo ou d’une caméra, le grand reporter de guerre a consacré sa vie à témoigner. Il a reçu le prix World Press, et le prix du photojournalisme d’Angers pour son travail.

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